Le principe des paris mutualistes est à la base du système des courses hippiques. Avec l'ouverture des jeux, le monopole du PMU vient de disparaitre et de nombreux nouveaux types de paris viennent de voir le jour. Alors quels sont les avantages et les inconvénients du système mutualisé PMU ?

 

Avantages

Faire vivre la sphère des courses hippiques

Le système mutualiste est un système qui consiste à ouvrir les paris aux joueurs et de mettre en commun la totalité des enjeux dans une même masse. Cette masse monétaire va ensuite être redistribuée aux parieurs gagnants de la course ; voir le dossier sur le secret des cotes pour découvrir comment sont faites les cotes des chevaux. Avant de procéder à cette redistribution, appelée taux de redistribution, les organisateurs des courses hippiques vont prélever de manière automatique un pourcentage fixe sur la somme totale des enjeux qui sera partagée entre l'établissement fiscal, la filière cheval et la société qui organise les paris des joueurs.

 

Ainsi donc chaque pari participe à la rémunération des sociétés organisatrices de courses, à la dotation des courses etc. Le système mutualiste permet en d'autres termes de faire vivre la filière cheval et l'industrie des courses hippiques à chaque paris posé. Pour exemple, Le PMU a reversé l'intégralité de son résultat net aux Sociétés de Courses, soit 731,4 millions d'euros en 2009. L'entreprise contribue ainsi au dynamisme de la filière Cheval en France et la finance a hauteur de 80 %. Ce système de redistribution crée de nombreux emplois. Aujourd'hui, on compte 74 290 emplois directs dans la filière (+ 7,7 % en un an). La filière comprend près d'une centaine de métiers et spécialités :

Eleveurs, jockeys, lads-jockeys, lads-drivers, palefreniers-soigneurs,

 Moniteurs d'équitation, accompagnateurs de randonnée en centres équestres,

 Maréchaux-ferrants, vétérinaires, selliers

 Les métiers liés au domaine de la santé : nutritionnistes équins, orthopédistes, vétérinaires..

Ce système est réglementé en France depuis 1891 et est autorisé dans tous les hippodromes du territoire, dans les 10400 points de vente PMU ainsi que sur Internet sur les différents sites de turf ayant acquis le label ARJEL (L’Autorité de Régulation des Jeux en Ligne).

 

Un modèle de transparence

Par principe le système mutualisé s'oppose au "bookmaker" qui organise des paris à cote fixe. Lorsque un organisme de paris propose une cote fixe pour une course, le résultat de cette course l'intéresse directement dans le sens ou les cotes qu'il fixe détermineront les bénéfices qu'il fera. Dans un système mutualisé le résultat d'une course n'est absolument pas important pour la société qui organise les paris puisque celui-ci procède simplement à une redistribution des mises aux parieurs gagnants après avoir prélevé la commission à taux fixe ; ce qui intéresse ces sociétés n'est pas la victoire d'un cheval mais la masse totale des paris sur la course. Le turf mutuel offre donc une garantie de transparence et d'éthique envers les parieurs qui lui font confiance. Ce non-intéressement de la société organisatrice des paris permet de limiter les dérapages.

Enfin, contrairement à beaucoup d'idée préconçues, dans le cas d'un système mutualisé le turfiste ne joue pas contre son bookmaker mais contre les autres parieurs. Si un turfiste est capable de fournir une analyse plus performante de la course, notamment grâce aux secrets du turf,  il lui est alors possible de faire de jolis coups.

 

Inconvénients

L'inconvénient le plus handicapant découle du fait que les cotes n'étant pas fixes, elles varient jusqu'à la clôture des paris qui est fixée au départ de la course. De ce fait, les côtes peuvent baisser ou monter entre le moment ou vous poser votre pari et l'arrivée. Découvrez le meilleur moment pour poser vos paris.

Le système mutualiste nécessite une demande élevée des parieurs pour pouvoir être rentable, il est donc difficile pour les organisateurs de paris de proposer des paris spéciaux. Mais l'âme du turfiste est-elle de parier sur quel jockey va chuter ou quel cheval va être disqualifié ?

 

Les outils statistiques du turfiste

Le rendement

Selon Wikipédia, "en finance, le taux de rendement dégagé par un investissement, un placement ou une opération financière est le rapport entre le revenu obtenu et la mise de fonds initiale". Il s'agit de déterminer un taux représentatif des valeurs gagnées vis-à-vis des valeurs engagées. C'est un calcul de base très important qui permet de se faire une idée des performances de notre jeu. Le calcul du rendement est relativement simple, il faut multiplier le gain total par 100 puis diviser le tout par la mise totale engagée :

Rendement(%) = ( gain total X 100 ) / mise totale

Si le résultat est supérieur à 100% le parieur fait du bénéfice.

Si le résultat est inférieur à 100% le parieur enregistre des pertes.

Si le résultat est égal à 100%, le parieur rembourse sa mise, sans bénéfices, sans pertes.

 

Pour déterminer le gain ou la perte net, il faut retirer 100 de notre résultat. Un rendement de 123% signifie que le turfiste fait un bénéfice de 23% net alors qu'un rendement de 78% signifie une perte nette de 22%.

 

La réussite

Exprimée en pourcentage, elle permet de savoir combien de fois le turfiste gagne. Le calcul est identique à celui du rendement à l'exception que l'on remplace les gains et mises par le nombre de jeu gagné et le nombre total de jeu :

Réussite(%) = ( Nombre de jeu gagnant X 100 ) / nombre total de jeu

 

Les écarts

Ils sont souvent au centre des préoccupations des turfistes car ils sont essentiels à l'élaboration de toutes gestions financières. Quand le turfiste parle d'écart, il parle d'écart perdant, autrement dit le nombre de jeu perdant entre 2 jeux gagnants.

L'écart minimum : pas très intéressant, c'est le nombre de coups minimum entre 2 jeux gagnants.

L'écart maximum : beaucoup plus intéressant, c'est nombre de coup maximum entre 2 jeux gagnants. C'est cet écart qui cause la perte de beaucoup de montante.

L'écart moyen : c'est un écart intéressant qui permet de situer une séquence de jeu par rapport aux performances de notre sélection ou pronostic. Pour déterminer l'écart moyen, il ne suffit pas de compter les écarts, mais il vous faut noter l'écart entre chaque gain et faire la moyenne de ces écarts. Ainsi, une permanence affichant les écarts suivants (4/7/2/3/5) donnera un écart moyen de 4,2.

 

Le rapport moyen et le rapport médian

Le rapport moyen donne la moyenne de tous les rapports touchés par notre jeu. Combiné aux écarts, le rapport moyen permet l'élaboration de stratégie pour jouer la sélection ou le pronostic. Le rapport moyen se base sur la totalité des rapports, ainsi si vous avez de très gros rapports alors votre rapport moyen ne sera pas nécessairement représentatif des rapports réels que vous allez toucher.

Pour palier à cette éventualité il est possible de calculer le rapport médian qui est le nombre qui partage une série statistique en deux parties de même effectif et qui donnera un résultat beaucoup plus pertinent. Un tableur type Excel sera un bon moyen pour ressortir facilement une moyenne ou une médiane.

 

Le rendement théorique

Il permet de se faire une idée sur ce que devrait être le rendement en fonction de la réussite et du rapport moyen. Pour l'obtenir, il faut multiplier la réussite par le rapport moyen puis soustraire 100.

Le rendement théorique(%) = ( Réussite X rapport moyen) - 100

 

Les tendances

Elles permettent de se faire une idée de l'évolution, et même de faire des projections sur les résultats à venir si les performances (réussite, rapport moyen, écarts etc...) restent stables. La meilleure solution est d'adopter une solution visuelle en traçant des courbes sur un tableur.

 

Conclusion

La statistique n'est pas un gadget, elle représente un outil relativement indispensable pour les turfistes qui cherchent à développer leurs performances et permet bien souvent de soit bonifier un jeu, soit de l'arrêter à temps. Alors, à vos calculettes !

Bonne analyse et bon turf !