S'il est connu que les propriétaires de bons chevaux gagnent énormément d'argent, qu'en est-il de celui qui amène le cheval à la victoire lors de la course ?

 

 

 

Un métier difficile

Le jockey professionnel a un rythme de vie de sportif de haut niveau. Il se doit d'avoir une condition physique et une hygiène de vie irréprochable en plus de critères morphologiques déterminant et réglementés (poids et taille).

Alors tous ces sacrifices sont-ils rémunérés correctement ?

 

Les disciplines

Toutes les disciplines n'offrent pas les mêmes pourcentages de la dotation de la course courue. Les moyennes semblent s'établir comme suit:

Environ 5% du prix concouru au trot
Environ 10% du prix concouru au galop

Environ 8-9% du prix concouru pour l'obstacle

Il faut bien sur ajouter de nombreux paramètres qui varient sur chaque course: palmarès du driver, notoriété du prix couru etc...

Il n'est pas rare de voir également des jockeys demander une somme fixe pour toute participation à une course et ce, quel que soit leur classement à l’arrivée (50 à 100 euros d'après des sources).

 

La place à l'arrivée

Chaque course a une dotation qui se répartit sur les 7 premiers de la course pour un quinté et entre les 5 premiers pour les autres courses au galop. Le jockey va donc toucher le pourcentage négocié sur le gain qu'il va rapporter.

 

Exemple d'une journée

Pour cet exemple nous allons regarder ce que le jockey Christophe Soumillon a gagné à Compiègne (estimation basée sur une rémunération à hauteur de 10% du gain rapporté à l'arrivée).

Conclusion

La rémunération d’un jockey est fortement liée à ses performances lors des courses hippiques et comme dans beaucoup de domaines, un excellent jockey peut gagner gros, voir très gros.

Ce gain est-il le seul ?

Monsieur X pousse désormais son concept à l'extrême et mise toujours plus, parfois jusqu'à plus de 80 millions d'anciens francs. Il gagne souvent, beaucoup... Le 14 juillet 1961 il touche le tiercé : 500 fois dans l’ordre, 2500 fois dans le désordre ! Ses gains se chiffrent maintenant à des centaines de millions de francs, il est temps pour le PMU de réagir.

 

Le PMU réagit: c'est la guerre

Le problème pour le PMU n'est pas que de grosses sommes soient gagnées, mais que celles-ci le soient par une seule personne. En effet, Des Moutis avec ses mises énormes prend tout et ne laisse que des miettes aux petits joueurs qui risquent de délaisser le tiercé.

Un décret ministériel paraît au Journal Officiel et stipule que : "Les préposés du PMU doivent désormais refuser d’enregistrer les tickets qui comportent plus de 25 fois la même combinaison de trois chevaux".

André Carrus annonce alors "Le ministre aurait dû mettre dans son texte par parieur et non par ticket. Si je ne peux plus présenter un ticket au coefficient 50, rien ne m’interdit d’en présenter deux au coefficient 25". Des Moutis gagne toujours... La guerre est lancée.

André Carrus fait modifier le texte ministériel "on ne peut plus désormais jouer au-delà du coefficient 25 dans les bureaux du PMU mais rien n’interdisait d’aller jouer dans plusieurs PMU". Des Moutis gagne toujours...

Le 1er janvier 1962 Monsieur X engage 55 millions et gagne 492 millions !

 

Le gain qui fait tomber Des Moutis

Le 16 mai 1962 un nouveau décret qui limite strictement les mises est signé:

"Un même parieur ne peut engager soit dans un seul, soit dans plusieurs postes d’enregistrement, sur un même tiercé simple ou sur chacun des tiercés englobés dans une formule combinée, un enjeu total supérieur à 60 nouveaux francs. En cas de non-observation de cette disposition, les contrevenants se verront refuser le règlement de leurs paris".

Le 7 décembre 1962, la somme de 4.1 millions de francs est gagnée par 83 parieurs à travers toute la France. Pour le PMU il s'agit ici d'un coup de Des Moutis, une plainte contre X pour tentative d’escroquerie et violation des textes et règlements régissant le Pari Mutuel Urbain est déposée et les gains sont bloqués.

 

Fin de l'histoire

Il sera placé en détention provisoire 142 jours avant d'assister à son procès sur 6 jours qui seront suivis de deux mois de délibéré. Patrice des Moutis, est relaxé au bénéfice du doute, mais il reste un homme brisé.

Son ami Alain Ayache, directeur du "Meilleur" (journal hippique pour lequel Patrice Des Moutis pronostiqué) déclare : "Pat était brisé. Lui qui fumait cinq havanes par jour, mangeait au champagne et s'habillait comme un milord, il ne fumait plus, ne buvait plus et restait prostré toute la journée en survêtement. Je savais qu'il se tuerait : il me l'avait laissé entendre".

Il est retrouvé mort, le vendredi 17 octobre 1975, à 9 h 30, dans le parc de sa villa de Saint-Cloud ; il s'était suicidé en se tirant une balle dans la bouche.

 

Conclusion

Gagner gros est possible, Monsieur X nous l'a prouvé par les actes. Pour se faire il nous a appris qu'il fallait une bonne analyse, une bonne stratégie et un bon capital.

Alors si vous voulez gagner, au boulot !

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